Tuesday, November 25, 2008

#4

Il s'agissait de tout recommencer ailleurs quand parfois il se mettait à pleuvoir et que tout ruisselait jusqu'aux racines, quand il en avait soupé des relations humaines et des déceptions et que par un hasard quasi-cinématographique, il se retrouvait arrêté au bord d'une autoroute, un pneu crevé ou une durite fissurée laissant s'échapper une fumée blanche qui n'annonçait ni la nomination d'un pape ni l'assurance d'une après midi de douceur dans les bras d'une blonde vaporeuse. Sa Citroën était en rade. Il décida d'abandonner le tout. L'ensemble. Sans exception. Nom et prénom compris.

Wednesday, August 08, 2007

Numéro 3

(extraits)


Tout le monde baissait tout le temps les stores, l’open space était sombre, on se serait cru dans un sous-sol. Au-dessus du bureau de Christian, un néon HS clignotait. C’était relativement pénible, mais personne n’avait envie de remplir le formulaire de demande de remplacement et ça allait clignoter encore un bout de temps. Je sentais venir la crise d’épilepsie. Heureusement je n’étais pas épileptique.

Dans une journée normale je ne voyais pas vraiment la lumière du jour. J’arrivais du métro presque directement dans la tour, j’allais voir d’autres types de néons au centre commercial à midi et je quittais mon bureau à la tombée de la nuit. Quand je levais la tête, j’apercevais des silhouettes courbées sur des claviers et des visages bleuis par le reflet des écrans d’ordinateurs. La plupart du temps personne ne parlait et le tchak tchak pénible des touches de claviers frappées sans conviction rythmait la journée.

Parfois il pleuvait dehors. On était au sec, on n’était pas à plaindre.

Thursday, February 01, 2007

Numéro 2

Il est 7h42 (9h38) lorsque je lève la tête vers l’immeuble et je me demande s’il est 7h42 (9h38) hier ou aujourd’hui ou bien un autre jour mais il est juste 7h42 (9h38) n’importe quand (à 9h38 peut-être)(jamais rien compris au temps)(chierie) et c’est probablement mon 1512ème sept heures quarante-deux (neuf heures trente huit) à cet endroit précis, peut-être mon 150ème livre fermé au milieu du chapitre 12 et rangé dans mon 8ème sac noir différent, ma 15ème paire de baskets-plates-qui-niquent-la-voute-plantaire râpée sur ce parvis et ma 811ème angine, on croit toujours être de passage et puis un jour on arrête de passer, le niveau d’huile descend et le moteur se grippe ou bien il s’angine. Il est 7h43 (9h39).

J’aurai prononcé plus de maintes fois « je vous encule tous », « je me barre quand je veux » ou bien « je suis libre » sauf « je suis libre » que j’ai prononcé un peu moins de maintes fois parce que je ne suis ni naïf à ce point ni libre à ce point et que je sais bien que j’ai la force d’inertie d’un Guy Carlier dévalant une piste noire sur des skis de 290 centimètres fartés à l’huile de vidange par un pervers qui n’a pas aimé prendre l’avion en classe éco sur le siège voisin de l’affable chroniqueur.

J’en fais trop. Bon. On s’en branle.

J’aurai pactisé maintes fois avec le diable (ici le diable a un costume dépareillé jaune et vert - avec une cravate bleue – et il te parle de sa passion pour les parpaings de 25 et les quarts de rond chanfreinés – ou un truc comme ça) pour me donner l’impression que je ne perdais pas totalement mon temps. J’aurai pris au moins une huitaine de 31 avec du sucre plus plus parce que je n’en ai rien à foutre, je suis maigre et je n’ai pas de diabète et c’est meilleur avec du sucre plus plus qu’avec du foutre (par exemple).

J’aurai quasiment supporté les 68 cons que je connais à peine venant à mon bureau me souhaiter le meilleur pour 2007, pour moi et ma famille, personnellement et professionnellement, et surtout la santé, parce que c’est important, ça, la santé.

J’aurai vendu mon âme, j’aurai passé certains dimanches et de nombreuses nuits à travailler plutôt qu’à regarder le téléachat ou à baiser des top models moldaves. J’aurai renoncé. J’aurai abdiqué. Je serai tombé assez bas pour voir les couilles de Nicolas Sarkozy en contre plongée. Ca n’est pas très grave.

Je n’aurai pas acheté de Renault Scénic.

Wednesday, January 17, 2007

Numéro 1

Un soleil bancal dardait ses pâles rayons sur ma morosité, j’avançais entre les étals et les fruits me semblaient n’avoir jamais bougé d’ici, j’étais atone, je vivais mon jour sans fin, il allait encore falloir manger quelque chose, il allait encore falloir faire des trucs ou des machins et mon énergie vitale déclinait plus vite qu’une nappe phréatique, c’était un peu la mouise, l’avenir s’annonçait à tout le moins long. Je n’étais pas allé au cinéma depuis 1 mois, peut-être deux, je n’aurais jamais cru ça possible, j’avais travaillé les soirs, les nuits, les dimanches, je ne savais pas trop pourquoi, j’étais monté dans un train qui avançait cahin-caha vers une destination plus ou moins absconse, je n’étais même pas sûr de ne pas descendre en route, envie ou pas. Pour couronner le tout, j’avais appris la veille lors de la traditionnelle météo de France 2 que la présentatrice, Nathalie Reeway, l’américaine, s’appelait en fait Nathalie Rihouet. J’étais dévasté.

Wednesday, August 30, 2006

tu entres ici, tu as marché longtemps, tu t'es gourré de route plusieurs fois ou bien tu as pris le bus directement, qu'importe, tu es arrivé ici, tu aurais pu (du) arriver ailleurs, hasard, et tu tombes sur une ville fantôme, c'est tout de même pas de bol, saloperie d'internet de merde, si t'avais su t'aurais pris l'abonnement à XXL au lieu de l'internet moos. Bon tu peux toujours remonter dans le bus vers là bas.

www.20six.fr/ludomatic

Ou sinon tu peux aller te branler sur bloomberg.

Merci.